Quelques chiffres

L’insatisfaction corporelle chez les femmes

Des enquêtes effectuées en France montre que :

  • 75 % des Françaises, âgées de 18 à 65 ans, ont déjà fait un régime et en font encore.
  • 78 % des femmes entre 18 et 24 ans pensent qu’être mince est une obligation pour se sentir normale.
  • 2/3 des femmes ayant un poids normal se trouvent trop grosses et voudraient perdre en moyenne cinq kilos.
  • 36 % des femmes ont déjà fait un régime amaigrissant entre 15 et 25 ans.
  • Même chez les sujets de poids normal, 58 % des femmes souhaitent peser moins.

L’insatisfaction corporelle chez les hommes

L’étude « Nutrinet » de l’INSERM déclare que :

  • 27 % des hommes de poids normal souhaitent également peser moins. 
  • 18 % des hommes entre 15 et 25 ans ont déjà pratiqué un premier régime amaigrissant.

L’insatisfaction corporelle chez les adolescents

Chez les adolescents, les enquêtes fesant état d’un problème d’insatisfaction corporelle se multiplient et indiquent que :

  • « 1/3  des ados pense devoir faire ou fait un régime pour perdre du poids. »
  • Il existe « une perception de l’image de leur corps plus négative pour les filles et que le contrôle du poids est une préoccupation déjà existante au collège. »
  • Parmi les 30 % de jeunes qui déclarent faire un régime ou avoir besoin de perdre du poids, 23 % ont un poids normal ou insuffisant, les filles étant nettement plus concernées (31 %) que les garçons (16 %). Or, une telle insatisfaction vis-à-vis de sa propre image est susceptible de générer une détresse psychologique pouvant entraîner une anxiété et des épisodes dépressifs, ou encore des troubles des comportements alimentaires. »
  • 28 % des filles de 14-17 ans et 22% des 11-14 ans pratiquent ou ont pratiqué un régime alimentaire au cours de l’année précédente (Afssa 2009).
  • 600 000 adolescents et jeunes adultes entre 12 et 35 ans dont 90 % de jeunes filles ou jeunes femmes souffrent de troubles du comportement alimentaire en France.

De plus, les jeunes qui suivent des régimes ou utilisent d’autres méthodes de contrôle du poids sont significativement plus susceptibles de développer un surpoids en vieillissant comparativement à ceux qui n’ont pas restreint leur alimentation dans le but de maigrir.

Plusieurs études montrent que l’insatisfaction corporelle est un facteur de risque pour de nombreux problèmes d’ordre physique et psychologique. Elle est un prédicteur chez les filles et les garçons à l’adolescence :

  • des troubles alimentaires et comportements alimentaires malsains (dont la pratique de régimes)
  • des comportements à risque pour la santé (consommation de drogues, d’alcool et de tabac)
  • d’une plus faible estime de soi
  • des troubles de santé mentale (sentiments de détresse psychologique et de dépression)
  • d’une baisse de la pratique d’activité physique

Le PNNS 2018-2022 (Plan National Nutrition Santé) a inscrit dans un de ses objectifs de santé publique la réduction de la prévalence des pathologies nutritionnelles dont les troubles du comportement alimentaire.

L’Agence Régionale de Santé d’Aquitaine, en 2012-2013, dans le cadre du programme régional « Manger mieux, Bouger plus en Aquitaine », a recueilli l’avis des acteurs qui mènent des actions de terrain en matière d’alimentation et/ou d’activité physique. Cette enquête a montré que le travail sur l’image positive de soi, l’estime de soi, la gestion des émotions, l’influence du marketing et des médias semble prioritaire auprès des adolescents en lien avec l’alimentation et l’activité physique. De plus, l’enquête montre la nécessité d’agir en direction de l’environnement scolaire des adolescents (équipes éducatives, équipes de restauration collective). Ces constats questionnent les démarches d’éducation nutritionnelle actuelles et invitent à prendre en compte d’autres questions : estime de soi, image corporelle, normes de beauté …

Ainsi, on constate que la promotion d’une image corporelle positive participe à l’adoption d’une relation saine avec son alimentation et la pratique d’une activité physique régulière chez les jeunes.

Pour aller plus loin, voir « Pourquoi promouvoir une image corporelle positive auprès des jeunes »