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Image corporelle : de quoi parle t-on et pourquoi en parler ?

L’image corporelle peut influencer :

• nos choix et nos comportements en santé

• notre bien-être et notre santé physique et psychique

• une meilleure adhésion aux recommandations de santé (activité physique, alimentation)

• notre estime de soi

• des comportements stigmatisants et des discriminations envers les corps qui ne rentrent pas dans les normes promues par la société actuelle

Alors qu’est ce que l’image corporelle ?

L’image corporelle est la perception qu’une personne a de son corps.

Elle résulte de :

  • Ce que cette personne perçoit de son corps (Est-ce que, de façon générale, j’aime ou je n’aime pas mon corps?)
  • Ce qu’elle croit que les autres perçoivent de son corps (Est-ce que, selon moi, les autres aiment ou n’aiment pas mon corps?). 


Elle se forme à partir des représentations mentales, émotionnelles et visuelles que chacun(e) a de son corps. Elle varie d’une personne à l’autre et dépend de plusieurs facteurs. Notre propre perception du corps influence notre acceptation et notre comportement en santé.

L’image corporelle est un concept multidimensionnel qui s’avère fortement influencée par l’environnement. Elle se développe ainsi sous l’influence conjuguée de différents facteurs tels que des facteurs socioculturels et environnementaux, des expériences relationnelles, des facteurs interpersonnels cognitifs et émotionnels (comme l’estime de soi), des caractéristiques physiques (poids, apparence physique), du comportement (bonnes/mauvaises habitudes alimentaires, attention portée à son corps).

Pourquoi s’intéresser à l’image corporelle ?

De nombreuses études font état de troubles de l’image corporelle, on parle notamment d’insatisfaction corporelle qui se définit comme le décalage perçu entre l’idéal corporel d’une personne et son corps actuel (Thompson, 1990).


Celle-ci touche les femmes et les hommes. Plusieurs études montrent que l’insatisfaction corporelle est un facteur de risque pour de nombreux problèmes d’ordre physique et psychologique (et encore plus à l’adolescence où l’apparence physique apparaît comme l’évaluation de soi la plus fortement reliée à l’estime de soi ) tel que des pratiques à risque pour sa santé (dont les régimes amaigrissants), des troubles alimentaires, une plus faible estime de soi ou encore des troubles de santé mentale telle que la dépression.

On retrouve des facteurs de risque individuels (âge, sexe, faible estime de soi…), relationnels (médias, pairs, famille…) ou encore socioculturels (normes sociales, idéal de beauté, valorisation et importance sociale de la minceur…).

Des chercheurs ont également introduit le concept contraire d”estime du corps” (Mendelson et White, 2001) qui se définit comme “la satisfaction générale de l’individu à l’égard de son apparence physique, envers son poids et les évaluations qu’il attribue aux autres sur sa propre apparence”.

Notons, par ailleurs, que l’insatisfaction corporelle apparaît souvent comme étant indépendante de l’ IMC Indice de Masse Corporelle (critères de poids). Ainsi, de nombreuses personnes avec un I.M.C correct déclarent une insatisfaction corporelle. 

Une enquête réalisée en France de 2004 (Masson) montre ainsi que :        

  • 2/3 des femmes ayant un poids normal se trouvent trop grosses et voudraient perdre en moyenne 5 kilos.
  • 78 % des femmes entre 18 et 24 ans pensent qu’être mince est une obligation pour se sentir normale.

Le poids santé inclut un éventail de poids différents pour des personnes d’une même taille, tout en leur assurant de vivre en santé. Les formats corporels des êtres humains sont naturellement variés.

Quant à la perte de poids nécessaire pour améliorer la santé, elle est beaucoup moins grande que ce qu’en pensent la plupart des gens. Les études scientifiques démontrent qu’une perte de poids peut améliorer la santé si elle est modérée et maintenue de 5 à 10 % du poids initial.

Toutefois, la plupart des gens ont des attentes beaucoup trop ambitieuses, qui peuvent aller de l’ordre de 20 à 30 % de leur poids initial. Le fait de poursuivre un objectif irréaliste est souvent un motif d’échec et de découragement dans le contrôle du poids.

Promouvoir une image corporelle positive va permettre d’encourager des comportements favorables à la santé (alimentation, activité physique etc.) et prévenir des conduites à risque telles que la pratique de régimes amaigrissants ainsi que des comportements collectifs favorisant plus de respect et de bienveillance envers tous les formats corporels.

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